GUINEE/CONAKRY y a trois ans, la scène politique guinéenne basculait avec le renversement du régime en place par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Ce coup d’État, mené par le général Mamadi Doumbouya, a marqué le début d’une transition promettant un retour à l’ordre constitutionnel.
Les engagements pris par les autorités militaires incluent notamment l’organisation d’élections démocratiques et le transfert du pouvoir à un gouvernement civil. Alors que 2025 approche, les attentes et interrogations autour des futurs candidats à la présidentielle s’intensifient.Depuis sa prise de pouvoir, le CNRD a multiplié les gestes pour rassurer, tant à l’interne qu’auprès des partenaires internationaux. Entre les assises nationales et la révision du fichier électoral, les autorités se sont efforcées de poser les bases d’une transition crédible.
Cependant, les retards dans l’exécution du chronogramme et les tensions récurrentes avec les partis politiques d’opposition et la société civile alimentent le scepticisme. Ces différends reflètent les défis persistants d’une transition militaire cherchant à répondre aux aspirations d’un peuple lassé des crises politiques répétées.Dans ce contexte, la présidentielle de 2025 représente une opportunité majeure pour la Guinée de tourner la page.
Mais quels visages émergeront pour incarner cette nouvelle ère ? Plusieurs options semblent se dessiner. D’une part, les leaders traditionnels de l’opposition, tels que Cellou Dalein Diallo ou Sidya Touré, pourraient être en lice. Leur expérience politique et leur popularité dans certaines régions constituent des atouts, même si leur parcours passé pourrait susciter des réserves.
D’autre part, de nouvelles figures issues de la société civile ou de la diaspora pourraient tenter de se positionner en alternative crédible, profitant du rejet croissant des élites politiques classiques.En parallèle, le rôle du CNRD reste une question centrale. Bien que les militaires aient promis de ne pas s’impliquer directement dans le scrutin, des doutes subsistent quant à leur impartialité.
L’émergence d’un candidat soutenu en coulisses par la transition soulèverait des interrogations sur la transparence et l’équité du processus électoral.Au-delà des candidatures, le succès de cette élection repose sur plusieurs défis essentiels. L’organisation d’un scrutin transparent, l’établissement d’un fichier électoral incontesté et la restauration de la confiance des citoyens dans le processus démocratique sont des éléments cruciaux.
La communauté internationale, qui a soutenu la transition, jouera également un rôle déterminant pour garantir un processus crédible.Alors que 2025 s’annonce comme une année charnière, la Guinée se trouve à la croisée des chemins.
La présidentielle pourrait marquer le début d’un renouveau démocratique, mais seulement si les engagements pris par le CNRD sont respectés. Les Guinéens, tout en restant vigilants, nourrissent l’espoir de voir leur pays renouer avec des pratiques démocratiques solides, où les urnes remplaceront définitivement les armes.
Guineegazette.com