OUAGADOU/Lors d’une rencontre avec des ambassadeurs africains, le président Emmanuel Macron a déclaré : « Je crois qu’on a oublié de nous dire merci. Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps. L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme. » Ces propos ont suscité une réponse ferme du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso.
« S’il y a bien un ingrat, c’est bien lui. Je pense que s’il n’est pas athée, s’il prie chaque matin où il se réveille, il devrait aussi prier les Africains. Parce que c’est grâce à nos ancêtres qu’il existe aujourd’hui une France », a déclaré Traoré. Il a rappelé la contribution des Africains aux guerres mondiales et à l’édification de l’économie française pendant la colonisation, dénonçant un manque de reconnaissance historique.
Cette réaction s’inscrit dans un contexte où plusieurs pays africains, dont le Burkina Faso, cherchent à redéfinir leurs relations avec la France. Traoré a aussi critiqué les accords hérités de l’époque coloniale, estimant qu’une véritable rupture nécessite leur dénonciation.
Entre revendications souverainistes et tentatives de renouveler les partenariats, cette confrontation symbolise les défis des relations franco-africaines, à un moment où de nombreux États africains veulent tourner la page de l’héritage colonial.
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