CONAKRY/conférence de presse conjointe, les ministres de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, ainsi que celui de l’Agriculture et de l’Élevage, ont annoncé une décision majeure. La transhumance transfrontalière sur l’ensemble du territoire guinéen est interdite à compter du 1er janvier 2025 jusqu’au 1er mars 2026. Cette mesure vise à répondre aux défis sécuritaires et environnementaux liés aux déplacements saisonniers des troupeaux, souvent source de tensions entre éleveurs et agriculteurs.
Les autorités justifient cette interdiction par la nécessité de prévenir les affrontements fréquents dans les zones rurales, où les conflits d’usage des terres et des points d’eau entre agriculteurs locaux et éleveurs transhumants s’intensifient chaque année. Elles insistent sur le fait que cette mesure est indispensable pour maintenir la stabilité et éviter les conflits intercommunautaires. Elle s’inscrit également dans le cadre d’une meilleure gestion des ressources naturelles.
Au-delà des considérations sécuritaires, l’impact écologique de la transhumance est également mis en avant. Le surpâturage, les destructions de cultures et la dégradation des sols menacent les écosystèmes fragiles du pays. En outre, les déplacements transfrontaliers augmentent les risques de propagation de maladies animales, ce qui représente un défi pour les éleveurs locaux.
Cependant, cette interdiction suscite des préoccupations chez les acteurs de l’élevage. Plusieurs associations d’éleveurs ont exprimé leurs craintes quant aux conséquences économiques de cette mesure. Pour certains, l’interdiction pourrait fragiliser leur activité, notamment en limitant l’accès à de nouveaux pâturages pendant les périodes de sécheresse.
Pour atténuer les impacts de cette décision, le gouvernement prévoit des mesures d’accompagnement. Une cellule technique sera mise en place pour sensibiliser les acteurs concernés et renforcer la gestion des pâturages à l’échelle nationale. Les autorités insistent également sur la nécessité d’intensifier la coopération régionale pour harmoniser les politiques de gestion de la transhumance.
Cette interdiction, bien que saluée par certains comme une décision courageuse, constitue un véritable défi pour le gouvernement de transition. Il devra trouver un équilibre entre la préservation des intérêts locaux, la stabilité nationale et les engagements régionaux en matière de gestion pastorale.
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