VATICANT/Alors que les obsèques du pape François sont prévues ce samedi 26 avril à 10 heures à Rome, le monde catholique s’apprête à vivre un moment historique. Entre le 5 et le 10 mai, les 135 cardinaux électeurs se réuniront en conclave pour élire son successeur. Un événement scruté de près, dans un contexte mondial complexe, où se croisent les attentes spirituelles, géopolitiques et pastorales.
Parmi ces électeurs ,tous âgés de moins de 80 ans, figurent de nombreuses personnalités influentes de l’Église, choisies pour la plupart par le pape François lui-même. Si le processus se veut confidentiel et guidé par l’Esprit Saint, plusieurs noms émergent déjà dans les discussions informelles, chacun incarnant une sensibilité particulière au sein de l’institution.

Une voix du Sud s’annonce dans l’arène pontificale. Originaire de Guinée, le cardinal Robert Sarah, âgé de 79 ans, fait figure de candidat crédible. Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, cet homme de foi au parcours impressionnant est reconnu pour son attachement à la tradition liturgique et à la doctrine catholique.
Sa candidature est perçue par beaucoup comme celle d’un homme de prière, de silence et de profondeur, à même de ramener une certaine rigueur spirituelle à la tête de l’Église.Dans une Église appelée à répondre aux défis de la modernité tout en préservant ses fondements, le cardinal Sarah représente un équilibre entre fidélité à la tradition et conscience des réalités du Sud global.

Son expérience des conflits, de la pauvreté, et des enjeux interreligieux en Afrique lui donne une stature particulière dans ce conclave.Un conclave aux équilibres géopolitiques délicatsSi certains cardinaux issus d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe de l’Est sont également cités, la figure de Robert Sarah incarne une ouverture inédite vers le continent africain, souvent marginalisé malgré sa vitalité ecclésiale. Il pourrait également symboliser un pont entre les différentes sensibilités au sein du collège cardinalice.
L’élection d’un pape africain, bien que symboliquement forte, devra néanmoins surmonter les clivages internes, notamment entre les progressistes et les conservateurs. Le cardinal Sarah, parfois présenté comme « conservateur » dans les médias occidentaux, se défend de toute étiquette politique, appelant plutôt à une Église centrée sur le Christ, le silence, et la prière.
Le successeur de François héritera d’une Église en pleine mutation, confrontée aux scandales, à la crise des vocations, mais aussi à une redéfinition de sa place dans un monde sécularisé. Le profil du prochain pape devra allier sagesse spirituelle, capacité de réforme, et ouverture universelle.
En attendant, les regards du monde entier convergent vers Rome. Et dans le cœur de nombreux Africains, et particulièrement de Guinéens, l’espoir d’un pape issu du continent noir est plus fort que jamais.
Saloum Diarra condé