Le procès de l’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne, Amadou Damaro Camara, ainsi que de plusieurs co-accusés, touche à sa phase finale. Ce mercredi 16 octobre 2024, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a entamé les dernières plaidoiries dans cette affaire de détournement de fonds publics, impliquant des figures clés de l’ancien régime d’Alpha Condé, renversé lors du coup d’État militaire du 5 septembre 2021.
Les accusés, Amadou Damaro Camara, Michel Kamano, Zénab Camara et l’entrepreneur chinois Jin Sun Cheng, alias Kim, sont accusés d’avoir détourné 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Cette affaire, qui remonte aux dernières années du régime Condé, a capté l’attention nationale en raison des montants impliqués et de l’importance des personnalités accusées. Les prévenus, incarcérés depuis le début des poursuites, attendent désormais le verdict qui devrait être prononcé dans les jours à venir.Durant l’enquête, plusieurs irrégularités ont été constatées dans la gestion des fonds publics, ce qui a amené les procureurs à accuser les mis en cause d’avoir délibérément détourné ces sommes pour leur bénéfice personnel.
Les avocats de la défense, quant à eux, ont argumenté que ces irrégularités découlaient principalement d’erreurs administratives et de contraintes techniques imprévues, cherchant ainsi à minimiser la responsabilité directe de leurs clients. Toutefois, l’accusation soutient que ces explications ne suffisent pas à justifier l’ampleur des malversations.Ce procès, qui s’est étendu sur plus d’un an, est considéré comme un test pour la lutte contre la corruption en Guinée, un fléau dénoncé depuis de nombreuses années. La transition menée par le colonel Mamadi Doumbouya a fait de la justice et de la transparence des priorités, et l’issue de cette affaire sera perçue comme un signal important.
Les observateurs nationaux et internationaux attendent avec impatience le verdict, car un jugement sévère enverrait un message fort en matière de lutte contre l’impunité, tandis qu’une clémence pourrait alimenter la méfiance envers le système judiciaire.Quoi qu’il en soit, le sort d’Amadou Damaro Camara et de ses co-accusés repose désormais entre les mains de la CRIEF, qui devrait se prononcer bientôt, mettant un terme à ce procès qui a tenu la Guinée en haleine.
Saloum Diarra