GUINE/PITA/ Des affrontements d’une rare violence ont éclaté à Gongoré, une localité de la préfecture de Pita, opposant des jeunes originaires de Gongoré et de Maci. Tout est parti d’un différend autour d’une moto hypothéquée pour financer un pari, un geste anodin qui s’est transformé en un conflit d’une ampleur sans précédent, affectant la sécurité et l’économie locale.
Selon des sources locales, le conflit a commencé après que la moto d’un jeune taxi-motard, originaire des deux villages par ses parents, a été mise en gage auprès d’un créancier. À défaut de remboursement, le créancier a récupéré la moto, ce qui a provoqué une cascade de malentendus et de rumeurs de vol, alimentant les tensions entre jeunes des deux localités.
La situation a dégénéré lorsqu’un individu surnommé « Russie » a endommagé un camion de sable en tirant sur son pare-brise sans motif apparent, déclenchant une série d’actes de vandalisme.Ces violences ont eu un lourd impact sur les commerces et habitations de Gongoré. Au moins trente boutiques ont été pillées, et de nombreuses maisons ont été saccagées.
Des groupes de jeunes se sont attaqués aux biens des habitants, profitant du chaos pour commettre des vols et des destructions. La psychose s’est installée dans la population, obligeant même les autorités locales à suspendre le marché hebdomadaire pour limiter les risques d’affrontements.
Face à l’escalade, les forces de sécurité des régions avoisinantes ont été mobilisées pour contenir les violences. Des unités de la Brigade anti-criminalité de Labé et de la Compagnie mobile d’intervention de Mamou, appuyées par la gendarmerie de Pita, sont intervenues pour restaurer l’ordre. Bien que certains suspects aient été arrêtés, plusieurs autres sont encore en fuite, et la recherche des responsables se poursuit.
Toutefois, les autorités rencontrent une résistance de la part des communautés locales, qui hésitent à collaborer, rendant les interpellations difficiles.Pour apaiser la situation, des représentants des sociétés civiles de Gongoré et Maci, soutenus par des délégations venues de Conakry, ont entamé des pourparlers.
Ces discussions visent à restaurer le calme, à sensibiliser les jeunes, et à empêcher que des rivalités similaires ne provoquent à nouveau un tel déchaînement de violence.
En attendant, un dispositif de sécurité reste en place pour prévenir toute résurgence des tensions. Les autorités locales, les forces de sécurité, et les représentants civils poursuivent leurs efforts afin de ramener la paix dans cette région marquée par des violences dont les répercussions continuent de se faire sentir.
SALOUM DIARRA