MONROVIA/ L’arrestation récente d’Abraham Khalil Cherif, un ressortissant guinéen, par les forces de sécurité libériennes a déclenché une vague de préoccupations sur la sécurité nationale. Suspecté de fomenter des activités subversives contre la junte militaire en Guinée tout en cherchant refuge au Liberia, Cherif a été remis aux autorités guinéennes, malgré l’opposition de son avocat et d’une partie de l’opinion publique.
Les autorités libériennes, en traitant cette affaire comme une question de haute importance, n’ont fourni que peu de détails. Cependant, des sources sécuritaires ont confié à FrontPageAfrica que Cherif aurait recruté d’anciens combattants au Liberia pour déstabiliser le régime guinéen. Des preuves compromettantes, notamment des échanges de textos avec l’ex-président guinéen Alpha Condé, des photos et des enregistrements, étayeraient ces accusations.
L’ancien juge associé Kabineh Ja’neh, l’un des avocats de Cherif, conteste cette extradition, affirmant qu’elle est illégale et que le lieu de détention de son client reste inconnu. Selon lui, Cherif est un citoyen libérien de naissance, issu d’une famille mandingue de Monrovia. Son grand-père, l’Imam Alhaji Mata-Saykou Sheriff, était une figure religieuse respectée des années 50 et 60, dont les funérailles furent honorées par le président libérien de l’époque, William V. S. Tubman.
L’affaire soulève désormais un débat complexe mêlant questions de sécurité, d’appartenance nationale et de droits humains, en particulier face aux accusations de subversion et aux relations diplomatiques tendues entre le Liberia et la Guinée.
SALOUMDIARRA