CONAKRY/scandale d’une rare ampleur frappe la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG). D’importantes quantités d’or, évaluées à plusieurs centaines de kilogrammes, sont portées manquantes. Cependant, selon des informations recueillies auprès d’experts en économie et de sources proches du dossier, cet or ne serait pas « disparu », mais ferait l’objet de pratiques de trading douteuses sur les marchés internationaux.
Contacté par nos confrères de financial Afrik, Dr. Amadou Diallo, économiste et consultant en gestion des ressources minières, affirme que ces lingots pourraient avoir été utilisés comme garanties pour des opérations financières à haut risque. « Il est probable que cet or ait été engagé dans des transactions complexes visant à générer des profits rapides, mais ces manœuvres mettent en danger les réserves stratégiques du pays.
Si cela s’avère, ce serait un crime économique de grande envergure », a-t-il expliqué.Les premières suspicions sont apparues lors d’un audit interne initié par la direction générale de la BCRG, qui a révélé des incohérences dans les registres des stocks d’or.
Selon une source anonyme travaillant au sein de l’institution, les opérations suspectes auraient été orchestrées par des agents impliqués dans des réseaux internationaux de trading.Ce scandale n’est pas une première pour la Banque Centrale. En 2018, une affaire similaire avait éclaté, mettant en lumière des détournements impliquant des intermédiaires financiers peu scrupuleux.
Malgré l’ampleur des révélations, aucune sanction significative n’avait été appliquée, laissant planer un doute sur la rigueur de la gouvernance financière en Guinée.Interrogées sur ce dossier, les autorités de la BCRG ont préféré garder le silence.
Une conférence de presse serait en préparation, mais jusqu’ici, aucune déclaration officielle n’a été publiée pour rassurer l’opinion publique.De son côté, la société civile monte au créneau.
Pour Mamadou Bah, responsable de l’ONG « Transparence Guinée », cette affaire démontre une fois de plus la nécessité de réformer en profondeur la gestion des ressources stratégiques nationales. « Si les réserves d’or d’un pays comme le nôtre sont manipulées à des fins privées, c’est toute l’économie qui vacille. Nous demandons une enquête indépendante et la poursuite des responsables », a-t-il martelé.
Ce scandale remet en question la transparence et la gouvernance des institutions financières guinéennes. Les jours à venir seront déterminants pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Guineegazette.com
