SENEGAL/DAKAR/Alors que les tensions étaient à leur comble à l’approche des législatives, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a choisi de jouer l’apaisement. Ce mardi 12 novembre, dans un discours tenu près de l’École normale supérieure de Dakar, il a appelé ses militants à faire preuve de retenue, leur demandant de renoncer aux actes de provocation et à la violence en déclarant : « Ne provoquez pas, n’insultez pas et ne frappez personne, l’État fera le travail. »
Cette déclaration surprend, car quelques heures plus tôt, Sonko avait exhorté ses sympathisants à se défendre en cas d’agressions de la part de leurs opposants, revendiquant un « droit à la riposte ». Ce revirement a été salué sur les réseaux sociaux, où de nombreux Sénégalais expriment leur soulagement. Les appels à la désescalade se multipliaient ces derniers jours dans le contexte d’une campagne marquée par des affrontements et des provocations.
Parallèlement, les forces de l’ordre sont en alerte. Lundi soir, des heurts entre les sympathisants du parti de Sonko, le Pastef, et ceux de la coalition d’opposition Samm Sa Kaddu ont éclaté à Saint-Louis, entraînant l’arrestation de quatre personnes pour coups et blessures. Les autorités sénégalaises ont également trouvé des armes — tasers, couteaux, lance-pierres, et bâtons télescopiques — à bord de véhicules appartenant à une caravane de campagne, bien qu’elles n’aient pas précisé à quel parti ces équipements étaient liés.
Face à ce climat de tension, les autorités policières et les leaders politiques appellent à la retenue, alors que les caravanes du Pastef et de Samm Sa Kaddu sillonneront Dakar et ses environs. Reste à savoir si cet appel au calme suffira à empêcher de nouveaux accrochages dans ces derniers jours de campagne.
Saloum condé